Nous souhaitions partager avec vous nos premiers retours d’expérience sur l’économie circulaire. Extraits de la brochure « Premiers cercles ».
L’économie circulaire, plus encore que l’économie linéaire, appelle comme conditions fondamentales, la transparence et la confiance dans un jeu de règles homogènes entre tous les opérateurs. Sans cette transparence et ces règles partagées, les acteurs économiques peuvent légitimement suspecter d’être les perdants des échanges.
Partageant cette conviction, combinée à l’observation de réflexes premiers d’acteurs installés dans le jeu concurrentiel de l’immobilier, nous souhaitons partager dans une logique « open source » les retours de notre première année de plateforme. Et cela passe par cette publication. Il nous serait facile de dire à quel point tout va bien. Et cela reste le sentiment dominant. Néanmoins, nous avons aussi souhaité partager les déconvenues. Par exemple, les efforts démesurés pour une transaction, ou encore les comportements délictueux sur le terrain… Le présent ouvrage n’est que cela. Si nous opérons dans l’économie collaborative, ne soyons pas non-plus naïfs.
Nous sommes conscients que cette première année, et ces milliers de produits vendus, ne présentent pas encore de vertus statistiques. Ou même une masse suffisante pour tirer des enseignements généraux. Car lors de notre lancement, nous avions assumé la stratégie : apprendre en faisant. Nous n’avons pas été déçus. En effet, c’est chaque jour des défis nouveaux qui s’ouvrent à nous. Et face à un défi climatique immense et une culture consumériste dominante nous sommes peu d’opérateurs dans la place. Par conséquent, nous avons décidé de partager. Afin que l’ensemble de l’avant-garde qui s’intéresse à l’économie circulaire puisse en tirer profit. Et surtout optimiser ses offres et ses processus.
Les échanges que nous avons suscités et permis, reposent sur des équilibres économiques fragiles, des différentiels de valeur réduits, il nous a toujours tenu à cœur de déployer nos services dans une relative sobriété. Environnés par des géants mondiaux qui opèrent des plateformes licornes gourmandes et hégémoniques, nous sommes attachés à ce que notre position de place de marché ne confisque pas l’essentiel de cette valeur si courageusement créée par les précurseurs qui se lancent dans l’aventure. C’est pourquoi nous conservons ce taux de commission si bas, à 5%, qui nous oblige. Il nous oblige à participer à la massification de l’approche et à ne pas nous contenter de « faire des coups » pour gagner nos 20, 30 ou 40%…
En quelques mois, nous avons constaté la créativité inépuisable des concepteurs et des opérationnels, en maitrise d’ouvrage comme sur les chantiers. Ils parviennent, dans le cadre juridique et contractuel habituel, à ménager des marges de manœuvre, inventer des solutions, et proposer un design et une architecture de l’économie circulaire qui donne envie. Dans cette vitalité créative, nous soutenons qu’il n’est pas nécessaire d’engager nos maigres forces dans la création d’un « machin », d’une certification de plus, d’une certification de trop. L’économie circulaire permet d’économiser de la matière, des déchets et du carbone. Alors valorisons ses bénéfices dans les référentiels et réglementations existantes ou en construction.
Cycle Up n’est pas pour autant une ONG ou un acteur sans but lucratif. Mais nous assumons une vision de long terme et un objet social tourné vers l’intérêt général. Ce qui est largement contenus dans les gênes de nos actionnaires fondateurs. Notre priorité est bien de créer de la valeur grâce à l’économie circulaire. Nous luttons donc contre nos propres réflexes concurrentiels et pensons notre développement comme le développement d’une communautés d’acteurs et de faiseurs. Si nous sommes pleinement dans le jeu concurrentiel, c’est aussi avec une logique collaborative que nous créerons de la valeur. Sans qu’elle se crée au détriment du démolisseur-cureur, du gestionnaire de déchet, de l’éco-organisme, du concepteur, de l’entreprise de travaux, du maitre d’ouvrage ou de ses clients. Ça n’est pas une douce utopie. C’est une condition du succès. En espérant que tous arrivent à jouer le jeu de la confiance et de la transparence.
Sébastien DUPRAT, Directeur général de Cycle Up
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