Le déploiement doit s’appuyer sur une réflexion amont sur les types de projets éligibles à la démarche de réemploi. L’objectif est de cibler les projets qui se prêtent le mieux à son intégration en terme de planning, d’équipe, de parties prenantes (collectivités, investisseurs…), et qui ont plus de chance d’aboutir à des résultats positifs en terme de volumes de matériaux réemployés et d’impact environnemental (nature du gisement, année de construction ou de rénovation…).
Certains critères sont d’ordre externes, comme ceux relatifs à l’année de construction ou de la dernière rénovation, ou encore de l’intérêt patrimonial des matériaux présents sur site. D’autres concernent des critères internes, relatifs au montage du projet, à sa commercialisation ou encore au planning. Ces critères peuvent aussi préfigurer d’une stratégie d’optimisation : il peut s’agir de se focaliser sur le réemploi d’un ou plusieurs types de matériaux (béton, faux-plancher, cloisons…), sur la capacité de stockage des sites, sur une zone géographique restreinte, de s’appuyer sur une équipe déjà formée.
Lorsqu’aucune stratégie en amont n’a été prise, mener une campagne d’audit du patrimoine à l’échelle d’une filiale ou d’un département de manière périodique permet d’identifier les projets en phase opérationnelle dans lesquels la démarche s’intègrera au mieux, dans le respect du triptyque coût-qualité-délai. La liste de critères du tableau 1 ci-dessous peut être transmise aux chefs de projets en tant qu’outil d’aide à la décision pour les aider à statuer sur le potentiel de leurs projets.
Différentes actions pourront être intégrées au projet selon qu’il s’agisse d’une construction neuve avec ou sans démolition, ou encore d’une rénovation :
Cibler les projets éligibles permet de parer à l’une des principales difficultés rencontrées par les opérationnels, l’intégration trop tardive de la démarche dans le déroulement du projet.
La contrainte de temps nuit à l’efficacité des opérations de réemploi. Lorsque la démarche est anticipée et menée dès la phase programme, les différentes actions liées aux opérations de réemploi peuvent être intégrées dans le planning, dans le budget et enfin dans les marchés des entreprises.
Le chef de projet sera en mesure de contacter les bons intervenants, en temps voulu, à commencer par un AMO ou AMOE réemploi. D’une manière générale, l’ensemble des parties prenantes doit être informé au démarrage de leurs missions des exigences en matière de réemploi.
Le tableau 2 indique quelles opérations de réemploi peuvent être mises en place selon les différents types d’opération (rénovation, construction neuve etc…).
Disposer d’espaces de stockage n’est pas indispensable pour adopter une démarche de réemploi, grâce aux plateformes numériques de matériaux. À la suite du diagnostic, les matériaux peuvent être mis en vente, et seuls ceux qui auront trouvé preneur seront déposés sélectivement. Dans tous les cas, les marchés des entreprises de curage comprennent des clauses de dépose sélectives, une bonne pratique consiste à le faire chiffrer en option, et à les activer le cas échéant.
Concernant les matériaux qui n’auraient pas trouvé preneurs au démarrage du curage plusieurs options existent pour ces matériaux : soit les matériaux sont déposés sélectivement et donnés à des plateformes physiques de vente de matériaux de réemploi, soit ils partent en déchets.
Contenu rédigé par Olivia COLLE et Coline BLAISON
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