Le marché des éléments techniques de seconde main connaît une dynamique en pleine expansion, particulièrement dans le secteur de la construction. Réutiliser des équipements comme des groupes froids ou des groupes électrogènes permet non seulement de réduire l’empreinte carbone, mais aussi d’offrir des gains économiques significatifs. Chez Cycle Up, nous avons accompagné de nombreux projets intégrant ces pratiques, et le projet Avant Seine, situé à Paris 13, en est une parfaite illustration.
Dans cet article, nous partagerons les enseignements de ce chantier, avec un focus sur les deux approches distinctes de grutage en toiture : celui réalisé par un repreneur et celui réalisé par une entreprise. Ces deux méthodes présentent des différences majeures en termes de processus, d’impact sur la valeur des équipements et de gestion du planning.
Avant Seine est un bâtiment de bureaux de 42 000 m², répartis sur 10 niveaux, où Cycle Up a assuré une mission d’AMO réemploi dans le cadre d’un curage lourd. L’objectif ? Réemployer 50 % des matériaux identifiés en diagnostic ressources, soit 660 tonnes, tout en minimisant les déchets.
Les équipements techniques concernés étaient situés en toiture :
Ces équipements, représentant une valeur significative, nécessitaient une dépose soignée et une logistique précise pour maximiser leur réemploi.
Lorsqu’un repreneur est en charge du grutage, l’objectif principal est d’assurer une dépose soignée, permettant de conserver l’intégrité des équipements et donc leur valeur marchande. Ce processus suit des étapes rigoureuses, souvent plus complexes et exigeantes.
Une dépose et un transport soignés permettent de préserver la valeur commerciale des équipements, augmentant leur potentiel de réemploi. Par exemple, des groupes électrogènes intacts peuvent être revendus à un prix attractif, contrairement à des équipements détériorés.
La planification est souvent plus longue, car le processus exige plusieurs phases de validation (mairie, MOA, CSPS) et des inspections sur site. Cela peut rallonger les délais, mais garantit un résultat optimisé pour le réemploi.
Lorsque le grutage est pris en charge directement par une entreprise de déconstruction, le processus est généralement simplifié. Toutefois, cette approche présente des limites en termes de valeur des équipements et de flexibilité.
Une dépose et un grutage moins rigoureux peuvent entraîner une détérioration partielle des équipements, réduisant leur valeur marchande. Par exemple, une manipulation inadaptée pourrait endommager des groupes électrogènes, diminuant leur potentiel de réemploi.
Le planning est souvent plus court, car le processus de validation est réduit. Cependant, cela peut se traduire par une moindre attention aux détails, avec des impacts potentiels sur la qualité des équipements récupérés.
Monter en compétence collectivement
Afin de pérenniser le réemploi, éviter les contraintes planning, administrative, de coactivité, et éviter les surcoûts importants, il est important d’identifier les axes d’améliorations. Le principal axe d’amélioration est de mutualiser les connaissances et compétences de ces équipements. Une solution est de maintenir une intégration du repreneur dans les échanges sur les équipements techniques en amont des travaux. Il pourra indiquer les modalités de dépose et de récupération optimale au réemploi de l’équipement en bon état. Favoriser cette intégration permet la montée en compétence des entreprises afin que :
Échanger permet un travail collaboratif, une facilité sur la faisabilité technique (préparation et dépose soignée bien cadrées) et administrative (pas de VIC, PPSPS et coactivité, et une satisfaction pour le vendeur, le chantier et le repreneur).
Dans le cadre du projet Avant Seine, les deux méthodes de grutage ont été exploitées selon les équipements et les contraintes du site, illustrant la flexibilité nécessaire pour des interventions réussies. Toutefois, l’idéal est de tendre vers un réemploi durable par une montée collective des acteurs.
Chez Cycle Up, nous continuons d’accompagner nos partenaires en leur offrant des solutions sur-mesure pour valoriser au mieux les ressources.
Article rédigé par Faly Ramiliariniaina, chef de projet réemploi ex-situ chez Cycle Up
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