Traditionnellement, la maîtrise d’œuvre aux prémices de son travail de conception, se soucie peu de la question de l’approvisionnement en matériaux. L’architecte dessine son bâtiment, élabore les plans et, plus tard, dresse la liste des matériaux à mettre en œuvre. S’en suivent, à la phase chantier, des commandes diverses en neuf auprès des industriels et fournisseurs.
Le réemploi incite l’équipe de maîtrise d’œuvre à revoir l’approche « choix des matériaux » et à adapter la conception pour la faire évoluer selon les gisements disponibles en matériaux de réemploi.
L’architecte voulant mettre en œuvre des matériaux de réemploi fait généralement face à deux situations en phase de conception, soit :
Dans le cas d’un projet où les matériaux de réemploi ne sont pas identifiés en phase de conception, l’architecte conçoit son projet normalement et désigne les opportunités de réemploi. Puis il met en place, au nouveau du CCTP, des variantes réemploi VS neufs auxquelles les entreprise répondront. Cette précaution permet, en cas d’indisponibilité des matériaux ou de difficulté dans leur mise en œuvre, de pouvoir assurer l’approvisionnement en équivalent neuf pour garantir la tenue des délais et la livraison de l’ouvrage.
Un des moyens pour fiabiliser la recherche de gisements est de catégoriser les typologies de gisements :
Gisement récurrent : dans ce cas, l’anticipation de la fourniture n’est pas nécessaire. En effet, cela concerne des matériaux fréquemment présents sur le territoire. Dans cette typologie de gisements, on retrouve les produits standards et des matériaux de réemploi dont les filières sont déjà en activité.
Gisement particulier: il s’agit des matériaux de réemploi un peu moins fréquents, la fourniture de ce type de gisement est à anticiper afin de sécuriser la mise en œuvre en phase chantier.
Gisement exceptionnel : concerne les opportunités à saisir, ces gisements sont très spécifiques, une veille constante sur ces matériaux pourra être organisée, et une possibilité de basculement vers les solutions alternatives en neuf doit être prévue.
Dès les premiers dessins, une démarche collaborative de conception est à privilégier entre l’architecte, les différents bureaux d’études techniques et le BET réemploi :
Dès que les pistes de réemploi sont figées, les études de faisabilité peuvent être démarrées.
Ces gisements représentent une donnée d’entrée qui dirige la conception. Une idée qui peut sembler contraignante pour certains architectes voulant rester totalement libres dans leur expression architecturale, mais qui reflète au contraire pour d’autres, un volet d’innovation.
Si votre ambition est de concevoir le bâtiment avec un gisement identifié, faites vous aider par un BET Réemploi. Il vous aidera à identifier les matériaux en amont en réalisant un inventaire ressources.
Les matériaux de réemploi participent à l’esthétique du projet. C’est pourquoi nous vous conseillons de ne pas confier leur sélection seulement aux entreprises, faites vous aider par des acteurs ayant une bonne connaissance des gisements et soyez précis dans vos CCTP.
Anticipez le risque de ne pas trouver de gisement en vous laissant la liberté, au niveau des CCTP, de basculer à tout moment vers du neuf.
Contenu rédigé par Hajar BOURAZKI et Coline BLAISON
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