Rechercher des gisements de matériaux de réemploi pour un projet demande une certaine organisation et de l’anticipation.
Une fois que les rôles de chaque acteur prenant part à la recherche sont définis, il est nécessaire de mettre en place un outil de suivi interne à l’entreprise générale pour organiser la recherche.
Cet outil de suivi, en général sous format de tableur, doit être le moyen de capitaliser tous les gisements identifiés.
Ci-dessous, un exemple du tableau de suivi des propositions de gisements interne à Eiffage et partagé avec Cycle Up, dans le cadre du projet Eiffage Montrouge :
Ce critère peut être estimé en considérant trois niveaux :
Les familles de matériaux les plus propices au réemploi / réutilisation étant considérés comme récurrents, il sera plus facile de les sourcer sur le marché. Ce critère permet d’ordonnancer la recherche de gisement. Il doit être renseigné par la personne en charge du suivi du réemploi (interne ou externe) qui a une visibilité sur le marché des matériaux issus du réemploi.
Il peut s’agir de dimensions, de caractéristiques esthétiques, d’un classement au feu, etc….
Habituellement, les protocoles de vérification de ces caractéristiques (requalification) sont établis par la MOE lors de l’élaboration du marché de travaux et sont soumis à validation du contrôleur technique qui rend compte de sa décision dans le Rapport Initial du Contrôle Technique (RICT). Il est possible qu’un organisme tiers indépendant soit missionné par la MOA afin de procéder lui-même à la validation des solutions de réemploi. Dans certains cas, ce sera directement à l’entreprise de définir ces protocoles, elle peut alors se faire accompagner d’un expert qualificateur.
Si des essais en laboratoire sont à réaliser, l’entreprise doit se rapprocher d’organisme spécialisé tel que le CEBTP (résistance mécanique, acoustique, thermique…) ou le LNE (feu).
Ce critère doit être communiqué par l’architecte et les BET.
Cette date est importante puisqu’elle définit la période à laquelle le matériau doit être livré sur le chantier pour être remis en œuvre en temps voulu.
Par exemple, si des W.C en réemploi sont prévus, la date de disponibilité du gisement sera la période d’intervention du plombier. Si le matériau est disponible sur une période qui précède les dates d’intervention, il est envisageable d’acheter et stocker le matériau.
La date limite de proposition de gisement est la date à partir de laquelle il ne sera plus possible de proposer l’approvisionnement d’une solution issue de l’économie circulaire : il faudra alors basculer sur une solution neuve équivalente. La date limite doit être renseignée par l’entreprise générale qui connait les délais d’approvisionnement de ses fournisseurs.
Elle correspond à la quantité souhaitée sur le projet.
Pour chaque gisement identifié, il faudra ainsi recueillir
Dans un premier temps, il est important de vérifier que les caractéristiques techniques d’un potentiel gisement identifié correspondent aux attentes du projet. Il est rare de posséder la fiche technique d’un matériau issu du réemploi, il ne faut donc pas se limiter à ce support puisque des contrôles qualité et essais pourront être réalisés par la suite.
Une fois les critères de recherche renseignés pour chaque matériau, l’étape d’identification peut commencer. Pour chacun des gisements recherchés, à minima deux ou trois typologies de matériaux seront présentées à la MOE/MOA afin de palier le risque de décalage de planning ou de non-acceptation.
La recherche de gisements peut se faire par plusieurs moyens : les acteurs du projet doivent exercer une veille constante sur leurs chantiers locaux respectifs dans le but d’identifier des potentiels matériaux issus de curage, des surplus de chantiers etc.
La dimension territoriale est importante afin d’augmenter la correspondance entre l’offre et la demande. Des outils d’inventaire et de visualisation peuvent être mis en place pour rendre compte à l’échelle d’une filiale, voire d’un groupe, le potentiel des ressources présentes sur les différents sites. Cette synergie interchantier est nécessaire pour multiplier les opportunités de gisements.
Ce sont des outils clés dans la recherche de gisements. Ces plateformes sont en partie alimentées par les ressources identifiées lors de diagnostics, mais également des filières de reconditionnement.
De façon générale, toutes les personnes physiques ou morales qui disposent de gisements peuvent directement les mettre en ligne (MOE, entreprises de déconstruction etc.). Les dates de disponibilité y sont mentionnées, ainsi que la localisation, le prix et les caractéristiques recensées lors du diagnostic figurent dans une description. Des photos viennent illustrer chaque matériau mis en vente.
Une fois le tableau de suivi complété avec les gisements correspondant aux attentes, le chargé de projet réemploi côté entreprise générale peut se rendre sur site pour juger visuellement de la qualité et de l’esthétisme du matériau. Cette visite est l’occasion de prendre des mesures et photos supplémentaires pour les soumettre à la MOA s’il s’agit d’un gisement d’intérêt. Souvent, celle-ci se fait en compagnie du propriétaire actuel du gisement, ou bien le gardien du site : c’est également l’occasion de lui demander les fiches techniques s’il les a, ou bien les contacts des sociétés de maintenance si les équipements techniques sont toujours sous contrat.
Les critères les plus importants dans la recherche de gisements seront finalement les suivants :
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