Rechercher les matériaux et équipements de réemploi nécessaires à un projet n’est pas toujours simple. Cela demande du temps ainsi qu’une connaissance du marché des matériaux de seconde main et des contraintes de remise en œuvre.
Quels sont les acteurs les plus à même de mener cette recherche ? Comment s’organiser par rapport au chantier et à la consultation ?
Dans cet article, découvrez qui sont les acteurs clés d’une recherche de gisement et comment s’organiser pour l’optimiser.
Toujours dans cette volonté de travail collectif, la recherche des gisements doit venir de plusieurs acteurs prenant part au projet, ceci afin de maximiser les opportunités de trouver des ressources.
La MOA doit pouvoir être en mesure de communiquer sur ses projets locaux. Si des diagnostics PEMD ont été réalisés, leur transmission permettra d’identifier des ressources potentielles.
L’AMO et la MOE peuvent communiquer sur leur vision du marché et les opportunités de gisement disponibles à venir sur les autres projets suivis.
Fortes d’une grande diversité de projets simultanés, les entreprises générales doivent s’appuyer sur les chantiers locaux ayant des dates de curage pouvant correspondre à leur planning.
Au sein de l’entreprise générale, une personne pourra être dédiée à la recherche des gisements pour faciliter l’organisation. Cette personne est le coordinateur réemploi, et peut être appuyé par le sourcing du service achats. Dans un premier temps, cette compétence peut être externalisée auprès d’un expert réemploi.
Enfin, les sous-traitants et fournisseurs peuvent proposer des gisements dont ils ont la connaissance. Les cureurs partenaires de l’entreprise générale, par leur activité, disposent également de ce type de ressources. Cette clause peut être mentionnée dans les critères de sélection des sous-traitants et fournisseurs.
Avant d’entamer la recherche des matériaux, l’ensemble des acteurs (MOA, MOE, entreprises…) doit s’accorder sur les solutions de réemploi avec un tableau de suivi au cours d’une réunion de lancement dédiée.
Afin d’éviter une perte de temps et d’énergie, la recherche de matériaux ne commencent qu’à l’instant où l’entreprise générale dispose d’une capacité d’achat, ceci dans le but de sécuriser les gisements qui seraient identifiés.
La recherche aura pu être lancée en amont de la consultation des entreprises. Les entreprises candidates doivent alors être informées de la démarche réemploi / réutilisation si leur lot est concerné. En effet, lorsqu’un gisement est identifié à cette étape du projet, il est primordial de pouvoir en discuter avec les entreprises consultées pour avoir leur avis d’expert sur la faisabilité de la solution par rapport au gisement identifié.
Il est important de garder à l’esprit l’ordonnancement établi par typologie de matériaux en fonction de la rareté de celui-ci.
La priorité doit être donnée aux matériaux spécifiques, dont la recherche a besoin d’être anticipée afin de sécuriser leur approvisionnement. De même, les matériaux concernés par des essais en laboratoires doivent être recherchés en priorité, car l’étape de validation sera dépendante des résultats obtenus, donc plus longue.
La recherche de matériaux de réemploi se poursuit jusqu’en phase travaux.
Durant cette phase, le tableau de suivi des identifications doit être mis à jour.
Des points d’avancement avec l’ensemble des parties prenantes doivent être planifiés à une fréquence définie entre les différents acteurs pour rendre compte de l’avancement des recherches et des difficultés rencontrées (hebdomadaire ou mensuelle suivant l’avancée du projet).
Ces points peuvent être l’occasion de prévoir une variante en neuf si la date limite de proposition de gisement est dépassée, ceci dans le but d’assurer l’approvisionnement d’un matériau initialement prévu en réemploi. Cette option doit être envisagée assez tôt afin que les calculs d’impacts soient mis à jour pour vérifier l’atteinte des objectifs du projet. Il est de ce fait important d’établir, dès le début des recherches, la date limite de proposition de gisement en réemploi / réutilisation pour chaque matériau.
Cette date limite de gisement se définit par une logique de rétroplanning à partir de la date d’intervention du sous-traitant, le délai d’approvisionnement du fournisseur de matériau neuf, ainsi que le délai de validation par la MOA.
Dans l’exemple ci-dessous, cette étape de validation entre MOA et MOE est de 10 jours, on peut ainsi estimer la date limite de proposition de gisement :
Si notre plombier doit intervenir le 1er mai pour poser les W.C, la date limite de proposition de gisement en réemploi sera le 1er avril, en s’assurant que les W.C de réemploi proposés soient disponibles et en bon état pour la DateST. Si aucun gisement n’a été trouvé, il faudra enclencher le processus de passation de commande chez un fournisseur de matériaux neufs.
Article rédigé par Clémence Drouglazet
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