Le réemploi est une solution de construction positive face aux enjeux du réchauffement climatique. En effet, les matériaux de seconde main ne sont pas extraits des carrières. Ils ne sont également pas produits ou fabriqués dans des usines, ni transportés depuis des pays lointains. Réutilisés, ils n’auront pas à être gérés comme des déchets : enfouis ou incinérés.
Le réemploi est une solution bas-carbone très efficace et pertinente pour continuer à construire tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre. Il entre en complémentarité des filières biosourcées.
56 % de l’impact carbone d’un bâtiment sur toute sa durée de vie provient des matériaux et du carbone embarqué par leur matérialité et leur mise en œuvre. La question de réemploi s’impose sérieusement dès lors que l’on sait que ce taux est largement supérieur aux consommations générées tout au long de la vie de l’ouvrage.
L’histoire du réemploi est étroitement liée aux problématiques de ressources. Depuis l’après-guerre, les matériaux de construction sont des matières premières extraites partout sur la planète, très loin des sites de construction. Si l’approvisionnement a longtemps été local, depuis la révolution industrielle, il ne l’est plus du tout.
Tous les matériaux, tels que les métaux, les matériaux composites, les matières plastiques, les composants électroniques, le bois d’œuvre, ainsi que les matières minérales, sont la plupart du temps importés de pays lointains.
Là-bas, l’extraction minière est florissante, la main d’œuvre est peu coûteuse et les normes environnementales beaucoup plus souples. On note néanmoins une exception notable pour certaines ressources de terre cuite, utilisées dans la fabrication de briques de tuiles.
On sait aujourd’hui que la planète ne dispose pas de ressources infinies ; sa surface est limitée. Alors que les mines ont des impacts environnementaux bien souvent insoutenables, leur extraction demeure fortement énergivore.
On estime qu’aujourd’hui, 10% de l’énergie mondiale est affecté à l’extraction des ressources minières : il faut extraire toujours plus loin, toujours plus profond, avec des engins encore plus puissants et dans des gisements de moins en moins « purs » dont il faut raffiner les minerais extraits.
Dans cette nouvelle ère où l’urgence climatique, les tensions économiques et les crispations politiques se font de plus en plus pressantes, l’accès inconditionnel, fluide et bon marché à des ressources qui se trouvent à l’autre bout du monde n’est définitivement plus garanti.
Les derniers mois ont été marqués par des retards de chantiers dû à un approvisionnement de plus en plus long et aléatoire des matériaux. La crise sanitaire, la perturbation du trafic maritime mondiale et la crise énergétique viennent amplifier l’inexorable raréfaction des ressources.
Chez Cycle Up, nous espérons participer modestement à développer des solutions pour les bâtisseurs qui souhaitent continuer à rénover et à construire au travers de matériaux et de ressources directement disponibles sur notre territoire.
Dans cet objectif, nous changeons de regard sur ce que le secteur appelait autrefois des déchets : nous les considérons aujourd’hui comme des ressources. Lors de la déconstruction d’un immeuble, nous procédons à un diagnostic ainsi qu’à la préconisation de méthodes « préservantes », sans pour autant affecter le potentiel de réemploi.
Après cette étape, nous considérons l’immeuble comme une banque de matériaux pour les projets de construction du territoire. Le site devient dès lors une mine urbaine !
Le réemploi est une réponse aux enjeux climatiques, mais également une solution face au phénomène global de raréfaction des ressources et des matières premières.
Afin de répondre aux tensions sur les délais d’approvisionnement et les aléas des coûts d’achat variables et incertains, le réemploi permet de limiter la dépendance du secteur aux fournisseurs et extractions minières lointains.
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