Aujourd’hui le diagnostic ressources se fait par un audit visuel du bâtiment. Les quantitatifs réalisés peuvent parfois différer avec la réalité (éléments cachés, non accessibles). Par ailleurs, les documents techniques de conception et fabrication sont le plus souvent introuvables. Il est donc très difficile de caractériser entièrement un gisement par un simple coup d’œil.
Le manque d’informations sur les matériaux est un des freins les plus importants pour la fourniture en matériaux de réemploi. Certains éléments demandent une justification de performances qui nécessite alors la réalisation d’essais en laboratoire. De même, l’absence d’information sur le type d’assemblage des éléments entraine le besoin de tests de dépose.
Les connaissances de certaines informations permettraient donc de simplifier de nombreuses étapes du processus de réemploi. Si la connaissance des performances initiales d’un composant ne permet pas de justifier de ses performances actuelles, elles permettent tout de même de grandement simplifier les démarches de requalification et à minima de permettre une présélection des gisements lors de la conception.
De plus, mettre en place une conception qui facilite le réemploi ne peut fonctionner que si tous les acteurs de la vie du bâtiment sont introduits et associés au processus. D’où l’importance de bien renseigner toutes les informations nécessaires à la dépose et au réemploi futur sur les bons supports, et assurer leur transmission.
Il est donc nécessaire de permettre la transmission des informations et leur mise à jour lors des différentes phases de vie du bâtiment.
L’idée serait de créer une base de données de matériaux de construction réemployables contenant des fiches matériaux des bâtiments existants, d’abord à l’échelle d’un projet, puis à l’échelle du parc immobilier d’un MOA, et peut être dans le futur à une échelle plus globale.
Ces fiches matériaux doivent contenir toutes les informations du composant pour permettre son réemploi. L’accessibilité à celles-ci pourrait se faire numériquement depuis la maquette BIM ou bien physiquement directement depuis le matériau.
Afin de permettre le réemploi des éléments, faciliter leur récupération et leur remise en œuvre, il est aussi important de capitaliser un certain nombre d’informations sur le bâtiment en lui-même, comme :
Information importante
Dans le cas de matériaux de réemploi, il est important de conserver toutes les données récupérées lors du processus de réemploi, au même titre que les informations d’un produit neuf.
Aujourd’hui, le moyen le plus aisé de rendre accessible les informations sur le produit est de les stocker sur une plateforme numérique. En effet, le numérique facilite la conservation et la transmission par rapport aux versions papier.
La maquette BIM d’un projet possède un fort potentiel pour les problématiques de gestions de données. En effet, le BIM permet d’attacher une infinité d’informations à un objet, la collaboration des différents acteurs et le transfert des objets.
Il est donc possible pour chaque objet du projet d’y attacher directement les informations nécessaires, ou bien un lien vers la fiche produit du matériau. La maquette BIM est aussi le lieu pour renseigner les informations propres au bâtiment.
Il est important de mettre en place un système sur les éléments permettant ainsi de faire le lien physique avec les informations stockées si la maquette BIM n’est plus disponible.
Plusieurs types d’éléments de suivi sont alors possibles :
Le choix du type de marquage est à adapter en fonction du type d’élément. En effet, il semble compliqué de mettre en place une puce sur chaque dalle de moquette d’un projet alors qu’aujourd’hui la présence de la référence et du fabricant au dos de la dalle suffi pour permettre son réemploi.
Néanmoins, des systèmes de puces scanables sur chaque composant peuvent grandement aider la mission de diagnostic ressources, permettant un quantitatif plus précis et une caractérisation des éléments visibles et non visibles aisée.
Avec le développement d’objets BIM conçus pour le réemploi, ceux-ci pourront alors «voyager» entre les maquettes BIM en transportant les informations qu’ils contiennent avec eux.
En fin de vie du bâtiment et après le diagnostic ressources, les composants du bâtiment pourront alors être «mis à disposition» de nouveaux projets.
Ces éléments de réemploi pourront par exemple être disponibles dans les catalogues d’objets BIM pour la création de nouveaux projets..
Aujourd’hui, même s’il en a le potentiel, le BIM n’est pas utilisé dans l’optique d’un transfert de données.
La multitude de logiciels utilisés par les différents acteurs et les conversions en fichiers partageables peut entrainer une perte de données. De la même façon les usages aujourd’hui sont de limiter les fichiers lourds. Un stockage de données important, dont l’assurance de leur utilité n’est pas encore définie, directement sur la maquette BIM semble donc compliqué à mettre en place.
De plus l’outil BIM même s’il en donne les moyens ne garantit pas la transmission des éléments par ses usagers.
Finalement pour assurer un développement du BIM dans le futur un gros travail de normalisation des formats et des dénominations est à faire.
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