César Bazin, du cabinet d’architectes Atelier + 1, nous parle de sa collaboration avec Cycle Up dans le cadre du projet de la réhabilitation de la Halle Pion du quartier Gally à Versailles.
Un projet ambitieux d’intégration de matériaux de réemploi, qui s’est déroulé au printemps 2022. La halle Pion a par la suite accueilli de mai à juillet 2022 l’exposition « Territoires en transformation » dans le cadre de la Biennale d’Architecture et de Paysage d’Île-de-France.
Nous avons été missionnés par Icade qui était la maîtrise d’ouvrage en charge de l’aménagement du futur quartier, fort d’un cadre exceptionnel en limite des jardins du Château de Versailles. Le projet était divisé en plusieurs lots confiés à des cabinets différents. La plupart étaient des lots d’aménagement en neuf et un seul impliquait de la réhabilitation.
La halle Pion est une ancienne caserne militaire abandonnée depuis plusieurs années, d’environ 1000m² sur un terrain de 20 ha, qu’il avait fallu dépolluer en amont dans le cadre du chantier. Icade opérait pour le compte de la mairie, qui voulait la transformer en halle gourmande, avec une partie restauration / épicerie et une partie salle de spectacle et espace coworking.
Une phase d’aménagement temporaire devait permettre de transformer la halle en espace de présentation du projet, le temps des travaux sur la zone. Pour cela, une conception avec le plus faible impact carbone s’imposait et le réemploi prenait tout son sens. Concrètement, il fallait rénover techniquement la halle, remplacer les vitrages, installer des sanitaires et réparer la charpente avec un délai et un budget relativement serré.
Chez Atelier + 1, nous sommes depuis longtemps convaincus de la pertinence du réemploi dans les projets de rénovation et nous travaillons beaucoup sur ces questions pour l’intégrer autant que possible dans nos projets. Nous avons notamment travaillé sur plusieurs projets d’envergure comme le Sixième Toit à Exelmans, un projet de halle en bois avec du réemploi dans les matériaux de structure et de gros œuvre. Nous savons qu’il n’y a pas de marche à suivre évidente ou systématique et qu’il faut s’adapter à chaque projet.
Nous connaissions la marketplace de Cycle Up pour l’achat classique de matériaux, mais avions besoin d’aller plus loin avec de l’approvisionnement spécifique. Nous avons choisi Cycle Up car leur connaissance du réemploi faisait sens. Nous avons donc échangé avec Icade qui était partant pour les intégrer dans le lot qui incluait du réemploi.
Leur mission principale consistait à approvisionner et acheminer des matériaux de réemploi correspondant aux besoins du projet. Les équipes ont fait une étude des matériaux les plus appropriés et ont recherché les gisements et quantités requises pendant toute la préparation en amont du chantier. Ils apportaient également un support technique sur l’intégration de ces matériaux au chantier.
Ce projet a été très important pour mieux comprendre et intégrer les spécificités du réemploi dans nos futurs chantiers.
Le projet était ambitieux, car il visait à intégrer plus de 40 matériaux ou équipements différents sur un chantier de petite envergure avec un timing serré. C’était certainement trop, mais nous avons fait du mieux possible et cela nous a permis de tester sur un maximum d’éléments courants ce qui marchait et ce qui ne marchait pas !
Pour la partie budget, la seule contrainte que nous avions était que le réemploi ne devait pas être plus cher que du neuf et nous nous y sommes tenus.
Nous avons conscience que le réemploi n’est pas encore (ou plus!) dans les usages des entreprises de travaux et beaucoup sont encore trop peu motivées. Dès que la moindre difficulté apparait, la réaction la plus simple est de vouloir repasser tout de suite sur du neuf… Nous avons donc eu besoin de beaucoup d’échanges entre les différentes parties sur la manière de faire afin de lever les doutes et réassurer les entreprises de travaux.
La tenue des délais est assurément l’une des principales difficultés pour l’approvisionnement en matériaux de réemploi, car cela limite le choix, notamment quand il faut regrouper plusieurs gisements. Il faut également être vigilant sur les produits techniques, puisqu’ils peuvent impliquer des vérifications, des pièces détachées ou du reconditionnement qui doivent être intégrés en amont. Nous avons par exemple eu des difficultés sur les batî-supports que nous avions prévus sur ce chantier.
D’un point de vue administratif, il était important de chiffrer en neuf et en réemploi dans le but de savoir quand nous devions renoncer à l’intégration des matériaux de seconde main. Toutefois, cela a impliqué un travail supplémentaire pour l’écriture des CCTP et le montage du budget. Nous sommes cependant convaincus que cela en vaut la peine.
Pour nous, le bilan de ce projet reste très satisfaisant, car le résultat est de qualité et démontre notre engagement pour le réemploi qui est le futur de la rénovation. Il nous a permis d’apprendre beaucoup de choses sur notre méthode et les spécificités du réemploi de certains produits ou équipements. Pour la suite, nous souhaiterions approfondir la notion de conception réemploi sur un prochain chantier qui nous laisserait le temps de remettre en état et en valeur des matériaux issus du réemploi.
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