Le grand plongeon dans le réemploi du Stade Nautique de Châtillon Malakoff
Dans le cadre de la déconstruction reconstruction du stade nautique intercommunal de Châtillon Malakoff, la maîtrise d’ouvrage Vallée Sud- Grand-Paris a souhaité intégrer une démarche de réemploi au projet.
Retour sur une mission ambitieuse et passionnante pour un bâtiment qui sort de l’ordinaire.
Le bâtiment à déconstruire
Cet ouvrage construit dans les années 70 par l’architecte Paul Chemetov se distingue par l’omniprésence du bois.
Le bâtiment principal du centre possède en effet une remarquable charpente en bois. Les poutres s’élancent sur des portées allant jusqu’à 24 m, unifiant le vaste volume qui abrite les trois bassins du stade nautique. Les 11 fermes aux profils sculptés en courbes viennent se reposer à hauteur d’homme, sur des piles de part et d’autre du bâtiment.
Les poutres représentent un volume conséquent de 50 m³ tandis que le gisement de pannes totalise 840 mètres linéaires. Les lambris en revêtement représentent quant à eux une surface de plus de 1 800 m².
Les poutres en BLC (Bois Lamellé Collé) sont le joyau de ce bâtiment. Pour les extraire de leur écrin, il faudra précautionneusement déconstruire la toiture avant de déposer les fermes une par une.
Le gisement est divers. Il offre de nombreuses opportunités de solutions de réemploi désormais courantes : sanitaires, projecteurs, éléments de serrurerie, mobilier intérieur et extérieur…
Le déroulement du projet
La méthodologie de dépose a fait l’objet d’une étude spécifique entre la MOE démolition et Cycle Up. Nos équipes ont dû procéder à des études liées au coût, au temps, et à la logistique chantier nécessaires. Des contraintes liées à l’appel d’offre des travaux ont été intégrées.
Depuis le printemps dernier, 76 typologies de matériaux sont en ligne sur notre plateforme, disponibles à la vente pour les preneurs qui souhaiteront leur donner une seconde vie.
Exemples de produits disponibles sur la plateforme
En parallèle, nos équipes s’activent pour trouver des preneurs et réfléchir avec eux aux opportunités de réemploi et de réutilisation de l’ouvrage.
La complexité du réemploi des éléments de charpente
Alors qu’en réemploi, la qualité architecturale suffit souvent à qualifier des matériaux pour leur donner une seconde vie, lorsqu’il s’agit d’éléments de structure, la question est beaucoup plus complexe. Pour réemployer des charpentes, il faut les analyser avec finesse.
Le réemploi de structure constitue le sujet le plus complexe en moyen d’ingénierie, mais le plus significatif en impact carbone vu son ampleur. Cela implique une imbrication plus forte entre la phase de diagnostic, les travaux d’ingénierie, les entreprises de construction.
Chaque visite est l’occasion de porter un nouveau regard sur la charpente, d’aller plus loin dans sa caractérisation, et d’imaginer des solutions de réutilisation pour certains éléments des fermes ou pour des travées entières.
L’opération de déconstruction de ce centre se distingue par son ambition forte et le gisement hors du commun qu’il représente. L’issue demeure incertaine, mais dont le déroulement reste pour les équipes impliquées un défi passionnant. Le projet permettra à tous les acteurs, de progresser sur le délicat sujet du réemploi des éléments de charpente.
