Retour d’expérience d’un projet de réemploi par une entreprise de construction : le projet 35 Capucines

Actualités Cycle Up Rédigé par : Team Cycle Up 20 juin 2024

Brian NKONKI MIKANDA, Ingénieur travaux chez Fayat, une grande entreprise de travaux en bâtiment, a accepté de répondre à nos questions dans le cadre d’une collaboration avec Cycle Up sur le projet de rénovation Capucines.

Un chantier sur lequel Fayat a missionné Cycle Up afin de sourcer, fournir, gérer la logistique d’approvisionnement et de préparation des matériaux sur le projet.​

Projet 35 capucines
Photo par @Gecina

Pouvez-vous nous parler du projet 35 Capucines ?

Le projet en question est une rénovation d’un bâtiment de 5000 m² au 35 Boulevard des Capucines (Paris 2), destiné principalement à des bureaux, avec des espaces commerciaux au rez-de-chaussée.

Ce chantier présente des spécificités techniques importantes et une approche axée sur le fonctionnel plutôt que sur des prestations décoratives. Le réemploi sur ce projet s’est réellement focalisé sur les aspects techniques du bâtiment, tels que la plomberie et l’électricité, ainsi que sur les éléments du second œuvre comme les planchers techniques.

Pouvez-vous nous expliquer la démarche de réemploi du projet ?

La démarche de réemploi a été impulsée par la maîtrise d’ouvrage, en l’occurrence Gecina, qui a développé une charte stricte exigeant l’intégration de matériaux de réemploi dans chaque projet. Cette politique inclut la récupération d’éléments pour du réemploi in-situ. Par exemple, pour ce projet, les dalles de la terrasse ont été déposées, stockées et réutilisées sur place. En outre, grâce à un sourcing efficace, des gisements externes ont été identifiés pour le réemploi de matériaux ex situ, incluant des fins de stock ou des surplus de chantier.

Pouvez-vous nous parler de la collaboration entre Fayat et Cycle Up ?

La collaboration avec Cycle Up s’est déroulée de manière exemplaire. Leur proactivité et leur veille sur les gisements de matériaux ont été déterminantes. De nombreuses propositions se sont avérées pertinentes et ont été validées pour le projet, satisfaisant l’ensemble des parties prenantes : cela incluant par exemple des dalles de faux plancher, des portes, des équipements sanitaires (WC, Vasque, Vidoir), des BAES ou des détecteurs de présence de réemploi qui ont pu être intégrés au projet.

Sanitaires projet Capucines
Dalles plancher projet Capucines
BAES projet Capucines

À quelles adaptations ou défis avez-vous dû faire face pour soutenir la démarche de réemploi ?

L’intégration de matériaux de réemploi a nécessité des adaptations, notamment architecturales, qui ont été parfaitement prises en compte par les architectes du projet SAGUEZ & PARTNERS. Par exemple, les lave-mains PMR (Personnes à Mobilité Réduite) dans les sanitaires avaient des dimensions différentes de celles prévues initialement, ce qui a impliqué des ajustements de leur localisation et parfois des modifications mineures des cloisons. De même, des adaptations ont été nécessaires pour certains détecteurs, les positionnant dans des zones techniques moins visibles pour respecter les contraintes esthétiques du projet.

Quelles sont les prochaines étapes de ce projet ?

Le projet est actuellement dans sa phase finale, avec une livraison du bâtiment prévue pour fin juin 2024. Tous les éléments issus du réemploi ont été installés, et l’enveloppe architecturale est complétée à 99%. Les derniers détails sont en cours avant la conclusion prochaine de ce chantier.

Enfin, pouvez-vous nous donner quelques conseils à appliquer pour développer une démarche de réemploi sur un projet ?

Pour ceux souhaitant intégrer des matériaux de réemploi dans leurs projets, voici quelques recommandations basées sur notre expérience :

  1. Des partenariats solides : la collaboration avec des partenaires fiables est cruciale. Par exemple, l’entreprise HASAP, qui a fourni les portes de sanitaires, a livré un travail impeccable sans réserve.
  2. Une bonne évaluation des coûts et délais : Il est essentiel de disposer de bases de prix solides et de délais fiables, pour les travaux comme pour l’approvisionnement, afin d’éviter des surcoûts et des retards. Une mauvaise gestion de ces aspects peut compromettre la viabilité du réemploi.
  3. De la flexibilité et des capacités d’adaptation : soyez prêt à adapter les plans en fonction des matériaux disponibles. Cela peut inclure des modifications mineures des structures ou des agencements pour intégrer les éléments de réemploi.

En conclusion, ce projet démontre que l’intégration du réemploi dans le secteur de la construction tertiaire est non seulement possible, mais également bénéfique pour la réduction des déchets et une démarche bas-carbone. En s’entourant de partenaires fiables et en adaptant les pratiques traditionnelles, il est possible de contribuer significativement au développement durable tout en respectant les contraintes techniques et architecturales.

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