– Oui !
– Oui, mais pas comme avant…
Pas en reprenant les mêmes erreurs qui font qu’un objet peut faire le tour de la planète à un prix dérisoire et à faible valeur ajoutée. On serait dans un monde ou les « personnes à forte valeur » voyagent et ou les « objets à bas prix » aussi ! Ça ne marche pas. En quelques jours, les pouvoirs publics du monde entier, démocratiques ou autoritaires, ont su prendre des mesures socialement difficiles, politiquement sensibles et économiquement destructrices, pour tenter de ralentir la propagation d’une pandémie. N’oublions pas que le dérèglement du climat fait, en silence, autant voire plus de morts et de ravages que les projections du virus actuel.
Si la population accepte, sans rébellion, des contraintes majeures telles que le confinement et la mise à l’arrêt momentanée de notre économie. Si les individus acceptent par responsabilité collective, alors qu’ils ne sont pas eux même touchés directement. Alors il est possible que les populations soient prêtes à des politiques publiques ambitieuses ! Il faut probablement capitaliser et passer à une phase nouvelle de lutte contre le réchauffement climatique.
En quelques semaines de panne économique, l’eau des canaux de Venise retrouve sa clarté, l’air de la région de Wuhan redevient respirable. On trouve même des experts pour penser que l’arrêt de la pollution aura sauvé plus de vie que le nombre de victimes du virus. Notre modèle économique est donc largement en question.
Avec Cycle Up, à notre modeste échelle, nous sommes au cœur de ces trois problématiques : relocaliser l’approvisionnement dans une logique de développement social et économique des territoires, contribuer à l’émergence d’une construction « post carbone » et sans déchets, en animant une plateforme digitale collaborative établissant la transparence et le partage équilibré de la valeur.
La loi économie circulaire, promulguée en février 2020, définit une trajectoire et les grands principes de l’économie circulaire. Lors des différents échanges préparatoires, les acteurs de la construction n’ont cessé de tenter de faire perdurer la situation actuelle au prétexte de « préserver les entreprises et leur marges fragiles » … Aujourd’hui, quelles marges peuvent raisonnablement se construire sur une production inconsidérée de déchets ou une filière d’approvisionnement de produits de construction bas de gamme, alors que nous jetons des matériaux nobles dans nos incinérateurs…
Si face aux problèmes mondiaux, l’efficience des actions, la cohérence des solutions et l’acceptabilité d’une certaine dose de contrainte est admise, les politiques climatiques et environnementales pourront passer à la vitesse supérieure !
En revanche, la situation fait ressortir la faiblesse des instances supranationales dans la gestion politique et économique des défis planétaires. Toutes ces organisations (OMS, UE, ONU, OCDE…) sont inaudibles dans la période actuelle et les dirigeants nationaux en place installent de faibles coopérations multilatérales souvent désordonnées. La communauté scientifique se mondialise efficacement dans le partage des données et la recherche des solutions. Mais le déploiement des solutions se dé-mondialise tristement.
Gardons-nous d’une sur-interprétation de l’événement COVID-19, qui est une crise sanitaire comme l’humanité en a souvent connu, attisant les travers individuels et les peurs collectives. Seules les solutions sont à capitaliser et il faut espérer :
Au moment de la reprise, il faudra lutter contre la tentation de reprendre « business as usual » avec les mêmes travers d’une supply-chain reposant sur les ressources lointaines.
Le législateur vise à stimuler l’économie circulaire par le « coût évité » d’une mise en déchet. La logique du coût évité ne suffira pas à développer massivement les filières circulaires, il faut aussi intégrer au prix du neuf la réalité des coûts environnementaux et des risques économiques et le poids des externalités.
Relance, redémarrage, reprise économique oui… oui mais ! Les plans de relance à venir qui vont tenter de pallier les difficultés économiques des entreprises et des ménages, ne doivent pas relâcher l’ambition climatique. Nous en appelons à la relocalisation des approvisionnements, à la mobilisation des réflexes civiques et à la juste contrainte appliquée à chacun au profit de tous. Les effets constatés justifient la renaissance d’un espoir de chemin de décarbonation efficace de l’économie.
Les organisations ont mobilisé toutes leurs forces ces derniers jours à mesurer, à modéliser, à prédire l’ampleur de la crise et à développer les outils de résilience interne. Le temps doit venir de penser collectivement les nouveaux modèles à même d’installer un développement économique résilient aux sursauts planétaires et au niveau du défi climatique. Défi devant mobiliser toutes les énergies productives de la décennie qui s’ouvre.
Article rédigé par Sébastien Duprat
Le réemploi permet de limiter les émissions de gaz à effet de serre du secteur de la construction en remplaçant des produits et équipements de construction neufs par des matériaux ayant déjà eu une première vie. Forte de sa mission…
À la suite du succès de la première édition de notre opération de sensibilisation au réemploi, réalisée auprès des acteurs de Bretagne à l’automne 2023, nous avons décidé de renouveler cette opération en 2024 en territoire rhodanien. Pourquoi une Grande…
Brian NKONKI MIKANDA, Ingénieur travaux chez Fayat, une grande entreprise de travaux en bâtiment, a accepté de répondre à nos questions dans le cadre d’une collaboration avec Cycle Up sur le projet de rénovation Capucines. Un chantier sur lequel Fayat…