Le réemploi, c’est utiliser des matériaux qui ont déjà eu une première vie. Néanmoins, les fournisseurs de ces matériaux ne sont pas les acteurs classiques du négoce. La logistique diffère, en effet, selon le rôle de l’acteur : reconditionneur, gestionnaire d’une plateforme digitale ou d’un entrepôt de réemploi, transporteur ou maîtrise d’ouvrage qui valorise les gisements.
Ce qui caractérise le réemploi, c’est avant tout la variabilité des flux : quantité, provenance, nature des matériaux que l’on transporte, la destination desservie… C’est une chaîne logistique totalement différente d’une activité classique de négoce qui a un point de départ unique et une spécialisation technique : les vendeurs de mitigeurs ne sont pas les mêmes que les vendeurs de vitrages, qui ne sont pas les mêmes que les vendeurs de blocs béton… Chacun dispose d’un appareil logistique et de manutention totalement adapté aux produits de construction dont il est le spécialiste.
La mission des acteurs du réemploi, c’est de faire tout ce qui est nécessaire pour que le matériau puisse être réemployé, que ce soit un interrupteur ou une charpente métallique. Notre valeur ajoutée et notre défi quotidien sont de proposer au client le transport et la chaîne logistique les plus appropriés et adaptés à son besoin.
Parfois, notre client peut souhaiter faire du reconditionnement ou vouloir acheter des matériaux bruts : il faut alors gérer l’accès et la récupération directement sur le chantier, sans conditionnement préalable. Au contraire, d’autres fois, nous devrons fournir des produits reconditionnés, passés par une phase de traitement ou remise en œuvre permettant leur requalification. Dans ce cas, les matériaux doivent être transportés avec soin et la logistique adéquate, afin d’arriver dans un état impeccable sur le site de leur mise en œuvre et de bénéficier des garanties données par son statut de matériau reconditionné.
Une nouvelle tendance dans la manière de passer les marchés consiste à faire exister ce qui est baptisé aujourd’hui un « lot zéro ». Il s’agit d’un lot spécifique à la charge de l’acteur du réemploi, qui va fournir une grande diversité de produits à l’ensemble des entreprises titulaires des lots classiques de mise en œuvre. Cette gestion implique de dissocier fourniture et pose, ce qui induit de faire coexister sur une même opération plusieurs types de flux et de livraison avec de forts enjeux de planning et la complexité logistique d’une base vie de chantier.
Notre promesse en tant qu’acteur du réemploi est de nous adapter au cas par cas. Nous apportons aux entreprises qui vont mettre en œuvre des produits, les meilleures conditions de packaging, de planification, avec le niveau de qualité contractualisé et éventuellement tous les périphériques de pose.
Au-delà de la simple logistique, la mission consiste bien souvent à assurer la traçabilité, voire la fiabilisation des produits en recourant des laboratoires extérieurs, qui pourront expertiser des échantillons et dresser des PV de performance.
Le défi logistique, c’est donc à la fois une logistique des flux de produits, de matériaux bruts, des cadencements de production pour les étapes de reconditionnement… mais aussi toute une logistique des flux de connaissances sur les échantillons, les laboratoires, les essais de mise en œuvre, les prototypes…
Lorsque l’on est titulaire d’un lot 0, il convient d’anticiper, comme un assembleur, la totalité de ces missions.
Enfin, le point de départ de toutes ces chaînes logistiques est souvent un chantier de déconstruction. Ce type de chantier présente un défi de rapidité d’exécution et de gestion de flux de multiples natures (machines, gravats, déchets polluants, matériaux inertes et produits en vue de réemploi) complexes à combiner.
Il est de ce fait important d’accompagner les démolisseurs dans la mise en place d’une collecte préservante (qui va préserver les qualités techniques) aussi bien pendant les phases de dépose ou de tri, que dans les modalités d’entreposage, de préparation et de conditionnement. L’objectif est d’éviter la dégradation des produits sur le chantier de déconstruction. Pour sécuriser tout cela dans une logique de massification, il faudra souvent recourir à un site intermédiaire ou un entrepôt de reconditionnement. Cette étape permettra de préparer convenablement les produits et d’organiser les livraisons en cohérence avec les besoins du chantier recevant ses éléments pour leur seconde mise en œuvre.
S’il est vrai que si la matière est généralement accessible à très faible prix dans le cadre des opérations de réemploi, la mise en place de toute cette chaîne logistique (avec livraison, stockage, reconditionnement, expertise…) occasionne des coûts indirects qui vont progressivement consommer l’avantage économique que représentent les matériaux de seconde main.
Rendre viable une démarche de réemploi, c’est combiner en permanence une expertise réelle des matériaux et leur mise en œuvre avec une ingéniosité de tous les instants, afin de mettre en place une chaîne logistique qui va rendre tout cela possible.
Les acteurs de l’économie circulaire, souvent des entreprises émergentes, doivent rendre plus robustes toutes ces solutions logistiques pour embarquer les acteurs de la construction, eux-mêmes confrontés à de nombreux défis techniques et opérationnels. Ces démarches sont primordiales pour mettre en œuvre massivement le réemploi tout en conservant un maximum de fiabilité.
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